Texte de présentation de mon travail “Cathégraphies” de Edmond Lopez.
Parcours peu banal que celui de Loïc Thirion : naissance à Strasbourg en 1966, enfance et adolescence à Naples où se sont installés ses parents, puis un premier retour dans la capitale alsacienne pour y faire ses études à L’École des Arts Décoratifs. C’est la galerie Nicole Buck qui expose ses premiers travaux en 1989. L’année suivante, de retour en Italie, depuis toujours passionné par Le Caravage, il lui rend hommage à travers une série de vingt tableaux qu’il expose à Sienne. Diverses expositions personnelles, encore, à Naples, participation à différentes manifestations culturelles, dans les années qui suivent, et on retrouve Loïc Thirion au Mexique où, pendant quatre années il étudie la symbolique des couleurs dans les codex mixtèques. Loïc revient s’installer en Alsace en 2008, y travaille comme photographe, infographiste, créateur de sites internet et met sur pied, avec quelques amis, photographes, plasticiens, E-Sociation, une association qui a pour but de contribuer à la mise en relation d’artistes, artisans, designers afin de sauvegarder leurs savoirs et savoir-faire à travers la récupération et la création de documents écrits et audiovisuels autour du processus créatif.
C’est au début de l’année 2010, à l’annonce des festivités autour du Millénaire des Fondations de la Cathédrale, que le projet Cathégraphies prend forme. L’intérêt que porte Loïc à la cathédrale n’est pas nouveau. Si la fascination que la cathédrale a toujours exercée sur lui tient à la force expressive des images qui émanent de sa présence monumentale, elle tient aussi, et tout autant, à son admiration pour cette formidable aventure humaine et spirituelle qui a abouti à la construction de cet édifice vertigineux, chef d’oeuvre incontesté de l’art gothique : Au commencement, dit Loïc, les dessins à l’encre de chine, c’était pour çà, pour rendre un hommage, en, quelque sorte à tous ceux, maîtres d’oeuvre, tailleurs de pierre, sculpteurs, maçons qui ont participé à ce rêve démesuré. Loïc Thirion puise inlassablement, dans ce grand livre d’images du Moyen-Age qu’est la cathédrale, «prodige du gigantesque et du délicat», selon le mot de Victor Hugo, les motifs architecturaux qui le séduisent, les couche sur le papier, les décline selon diverses techniques : colorisation manuelle ou numérique, sérigraphie. Par la souplesse précise du trait, le jeu subtil de l’ombre et de la lumière, les rehauts délicats de couleur, chaque dessin contribue à l’élaboration d’une scénographie toujours surprenante, où rien, jamais, n’est sacrifié à la simple illustration.
Mais Loïc Thirion ne devait pas s’arrêter en si bon chemin.
“Le besoin de retrouver les glacis et les transparences de la peinture à l’huile, me pousse aux plus grands formats et au travail sur toile. La peinture acrylique, cependant, m’accompagne et me donne la possibilité de l’immédiateté et de l’expression plus gestuelle. Entre ces deux médium, c’est une recherche continue entre la discipline des glacis antiques à l’huile et une infinie liberté des couleurs acryliques plus directes.”

 

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